Gabriel Rosset est né à Champier en Isère le 28 Novembre 1904, probablement dans le bâtiment de l’ancienne gendarmerie qui existe toujours.

Son père était de la Marée -Chaussée, sa maman mère au Foyer et une sœur aînée (Noëlie) complétait la famille.
Le petit Gabriel va poursuivre son enfance dans la commune de La Tour Du Pin, suite à une mutation de son papa gendarme dans cette ville.

Ce fut un temps merveilleux pour Gabriel qui raconte ceci : «  De mon enfance pauvre et heureuse, nous étions mes parents et moi privés de beaucoup de choses et dans un brouillard qui nous bouchait bien des horizons.

Mais dans cette nuée brûlait un feu divin : la joie de remplir notre devoir et de nous priver les uns pour les autres. Nous n’aurions pas eu l’idée qu’il suffirait d’apporter aux pauvres les biens matériels. Nous connaissions nous-mêmes d’autres biens dont vivait notre âme ». Rencontres avec la nuée de feu page 18.


Pourtant à l’âge de 12 ans (1916), Gabriel Rosset va tourner le dos à l’Eglise pour choisir le chemin de l’Ecole, du Savoir, de la Connaissance.

Il écrira page 17 de son livre Rencontres avec la Nuée de, Feu que son âme a respiré une atmosphère étouffante dans le milieu de la gendarmerie pendant 16 ans.
Etait-ce les conséquences de la loi de 1905, que devait appliquer les homes de Loi dans cette contrée de France des Terres-Froides ? Peut-être.


A l’âge de 15 ans(1919) Gabriel tombe gravement malade. Il est conduit aux portes de la mort. Il reprit conscience de son néant et promis à Dieu, s’il le faisait vivre, d’obéir à ses commandements. Une fois guéri, il ne tint pas ses promesses.


Fasciné par les grandeurs selon l’esprit, les sciences et leur pouvoir le captiveront le plus.
A 16 ans (1920), Gabriel Rosset entre à l’Ecole Normale d’Instituteurs où il brille dans les études, mais où il en sortira, désemparé dira-t-il, en proie à des passions dévorantes.


En Octobre 1925, Gabriel Rosset entre à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Saint-Cloud. Il a 21 ans. Il accepte de faire partie du groupe TALA qu’il présentait comme le lieu où des camarades avaient pour mission d’éclairer des égarés comme lui et de les encourager à la sainteté. En fin d’année le groupe TALA décide de faire une retraite spirituelle au collège de la Villette (La Ravoire) proche de Chambéry.

Gabriel s’instruit des vérités de la foi et se convertit après que Dieu lui fit comprendre l’orgueil caché au fond de son cœur. On peut lire page 22 : » Mes deux années passées à Saint-Cloud ont transformé ma vie, mais paradoxalement ce n’est pas à l’Ecole que j’ai le plus reçu, c’est au dehors, à Paris, au groupe « Tala ».


Gabriel Rosset fera une carrière professionnelle exemplaire à Lyon en qualité de Professeur de Lettres jusqu’en 1965. Je développerai cette partie dans les mois à venir, tellement elle est riche et enthousiaste.


En 1950, Gabriel Rosset entend un APPEL mystérieux qu’il interprète de la sorte : « C’est un appel nettement perçu, à travers l’Evangile ; c’est que Jésus-Christ nous demandait de nous occuper directement et sans tarder de nos frères déshérités et que Notre-Dame, nous en étions sûrs, souhaitait une telle œuvre.


Gabriel Rosset va s’attacher jusqu’à sa mort à cette mission de Charité dans la ville de Lyon. Foyers d’Accueil verront le jour, Accueil de femmes en difficultés et construction de 1500 logement en 20 ans seront construits.
Je pourrai définir sa mission par le mot : Instituere « c’est-à-dire « aider à se tenir debout », en y ajoutant son complément : « Les saints ont tous, comme leur divin Maître, parlé aux âmes, en commençant par soulager la misère autour d’eux. C’est la leçon de l’Evangile.
Je conclurai mon propos par cet encouragement du Pape Paul VI adressé à Gabriel Rosset en septembre 1969 : «  Construisez, vous êtes dans la bonne voie, la voie de l’Evangile, développez, multipliez ce que vous faites ».